Inside Kabul
Raha
Raha, 22 ans, a choisi de rester en Afghanistan à la chute de Kaboul. Mais elle est désormais menacée. Avec l'aide de RSF (Reporters sans frontières), elle a pu quitter le pays. Elle essaie maintenant d'aider sa famille à partir.
2 780 €
collectéMerci de soutenir Raha, Marwa et leurs familles, qui ont décidé de quitter l’Afghanistan où elles sont désormais menacées. Vos dons permettront de financer des visas, des billets d’avion, ainsi que les besoins de la vie courante des premiers mois.
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Synopsis
Ă€ l’étĂ© 2021, les talibans reviennent au pouvoir en Afghanistan et les destins de deux jeunes femmes, Raha et Marwa, bascule. Inside Kaboul est basĂ© sur les centaines de notes vocales qu’elles ont Ă©changĂ©es avec la journaliste Caroline Gillet, dans les mois qui ont suivi. Raha a fait le choix de rester Ă Kaboul ; elle se confronte aux violences du rĂ©gime et Ă la crise dans laquelle sombre peu Ă peu le pays. Marwa est partie et se retrouve enfermĂ©e dans un camp de rĂ©fugiĂ©s Ă Abu Dhabi, dans lequel elle attend semaine après semaine d’être accueillie quelque part en Europe ou aux Etats-Unis. Pour elles, les questions qui sont celles de toutes les jeunes femmes de leur âge se posent avec une acuitĂ© singulière : comment grandir et se projeter vers l’avenir quand on a 20 ans et que le monde qu’on a connu s’écroule ?Â
Le film
Le film est basĂ© sur des documents sonores rares : des centaines notes vocales Ă©changĂ©es sur plusieurs mois entre les deux afghanes et la journaliste française Caroline Gillet. Ces mĂ©mos ont Ă©tĂ© diffusĂ©s sur France Inter en format chronique entre octobre et novembre 2021, puis en format un peu plus long dans Un jour dans le monde de Fabienne Sintès. Ces chroniques sont devenues un podcast de 9x20 minutes qui est sorti en aoĂ»t 2022 sur France Inter. Il vient de recevoir la mention 'Écriture contemporaine' au festival Longueur d'ondes de Brest.Â
En décembre 2021, l'idée émerge de fabriquer un film d'animation à partir de ces notes vocales. Le film est produit par les Films du Poisson, Tchack et Ström Pictures pour France Inter, France Televisions et la BBC. Denis Walgenwitz accepte d'en être co-réalisateur avec Caroline Gillet. Kubra Khademi, artiste afghane et militante féministe en exil en France nous fait l'honneur de dessiner Raha et Marwa et leurs environnements. Luciano Lepinay est directeur artistique et adapte les dessins de Kubra en animation. Raha et Marwa sont impliquées dans toutes les grandes décisions du process créatif.
Le film sera diffusé le 8 mars, à l'occasion de la Journée Internationale des droits des femmes sur France Television et en avril sur Storyville de la BBC.
Vos dons
Les donations arriveront sur le compte de l'association Latitudes Contemporaines qui nous aide à coordonner l'aide apportée à Raha et son mari qui sont arrivés récemment à Strasbourg, en France. Leur petit garçon est né au début du mois de juin 2023. Raha et son mari cherchent déjà du travail, mais ce n'est pas facile et nous souhaitons leur apporter un soutien financier dans ces premiers mois sur le sol européen. Nous cherchons également à aider le père de Marwa et la famille de Raha qui sont encore en Afghanistan. La situation économique là -bas est dramatique. Dans le cas de Raha, depuis son départ, sa soeur est la seule qui a réussi à préserver son emploi et elle nourrit toute la famille. Plusieurs membres de la famille sont journalistes et se sentent en danger, encore plus depuis la sortie du film. Ils souhaitent trouver des solutions pour quitter le pays. L'association RSF (Reporters sans frontières) nous aide dans ces démarches qui sont coûteuses et vos donations permettront là aussi, de les soutenir financièrement dans leurs démarches et leurs premiers mois d'exil.
Chaque don donne droit Ă une dĂ©duction fiscale de 66%.Â
Merci infiniment pour votre aide !
Le point de vue de Marwa et RahaÂ
Pourquoi avoir acceptĂ© de participer Ă ce projet ?Â
MarwaÂ
Quand le gouvernement s’est effondrĂ©, on a commencĂ© Ă vivre dans l’oppression et on a Ă©tĂ© abandonnĂ©es dans nos maisons. Ce projet m’a donnĂ© une grande opportunitĂ© de m’exprimer, de devenir la voix de ma famille, de mes soeurs, des femmes comme moi, de mon peuple et je me suis dit c’est comme ça que je peux m’engager. Il faut parler de ce qui se passe, de la perte de nos droits humains, de nos libertĂ©s. S’engager pour la paix.Â
J’ai senti qu’il y avait une possibilitĂ© de devenir une voix pour les autres. J’ai voulu partager mon expĂ©rience, ce que je voyais, ce que je ressentais, sous les Talibans d’abord, puis comme rĂ©fugiĂ©e, et ensuite transmettre ce que mes amis me disaient de ce qui se passait Ă Kaboul. Je veux parler pour eux, je ne veux pas qu’on les oublie. La deuxième raison c’est que je me suis sentie très connectĂ©e avec Caroline. A ce moment-lĂ , j’avais perdu tout espoir, je ne savais pas ce qui allait m’arriver. J’avais besoin d’en parler, de partager la douleur. Ça m’a fait du bien parce que je ne pouvais pas raconter mes difficultĂ©s Ă ma famille, elle souffrait dĂ©jĂ assez. Caroline Ă©tait lĂ , elle m’écoutait, me rĂ©pondait. Cela me donnait de l’espoir et de l’énergie.Â
RahaÂ
Je me sentais effrayĂ©e et choquĂ©e après l'effondrement. Je n'Ă©tais pas capable d'accepter ce qui nous Ă©tait arrivĂ© cette nuit-lĂ . Je ne parvenais pas Ă faire face Ă la situation, je devenais folle. Je voulais crier, aller ailleurs et pleurer autant que je le pouvais, je voulais parler Ă quelqu'un et lui dire Ă quel point j'Ă©tais devenue impuissante.Â
Et lĂ Caroline est sortie de nulle part et m'a demandĂ© d'enregistrer des sons dans mon portable et de lui faire part de mes sentiments et de la situation en Afghanistan. Au dĂ©but, je n'enregistrais des sons que pour me sentir mieux, pour Ă©vacuer ma colère, mon anxiĂ©tĂ© et mon Ă©puisement. Puis j'ai senti et compris que je faisais quelque chose pour mon pays. On est responsables de notre pays, quand il s’y passe quelque chose de grave, on est responsable de faire quelque chose. J’ai perdu ma libertĂ© et tout ce que j’avais. Maintenant mes bras sont attachĂ©s. C’est tellement dur d’être enfermĂ©e Ă la maison. Quand il y a eu des manifestations dans les rues, je n’ai pas pu y aller, mes soeurs sont très jeunes, je n’ai pas voulu les mettre en danger, mais sinon j’y serais allĂ©e pour dĂ©fendre mes droits. Ce projet m’a permis de faire ce que je devais faire pour mon pays. Sans doute pas de quoi aider tout le monde, mais au moins je prends la parole, je partage ma vĂ©ritĂ©, je parle de la rĂ©alitĂ©.Â
Je ne savais pas si cela allait fonctionner et faire des miracles, mais aujourd'hui, je constate que ce n'est qu'un dĂ©but. Cette Ă©mission de radio est devenue un podcast, puis un film d'animation et, qui sait, un jour nous pourrons peut-ĂŞtre en faire un long mĂ©trage. Nous ferons en sorte que le monde entier sache ce qui se passe Ă Kaboul et en Afghanistan.Â
Kubra Khademi, autrice graphiqueÂ
Quand Caroline Gillet m'a proposĂ© de mettre en dessins l'histoire de deux jeunes femmes, Marwa et Raha, Ă partir de leurs conversations, je pensais que mes dessins dĂ©couleraient de l'Ă©coute de leurs sons, de leurs mots, et qu'en fermant les yeux et Ă partir de mon imagination j'inventerais un univers visuel. Mais en Ă©coutant les bruits, les sons, les voix, je me suis aperçue que tout cela Ă©tait très rĂ©el et familier pour moi. Brusquement, j'avais la sensation d'ĂŞtre auprès d'elles et transportĂ©e Ă Kaboul. Avec cet environnement sonore et Ă travers leur voix qui m’étaient donnĂ© Ă entendre, la ville m'est apparue devant les yeux. Je connais Kaboul, mais leurs histoires racontent ce qu’est devenue la ville aujourd’hui. J’ai donc dessinĂ© Ă partir de leurs rĂ©cits, tout en m’appuyant sur ma connaissance de cette ville.Â
J'ai beaucoup aimĂ© la manière dont Caroline a créé ce dialogue, c'Ă©tait naturel et rĂ©el pour moi. Une conversation sincère entre femmes, basĂ©e sur la confiance, qui me rappelle notre culture afghane. J'ai Ă©galement aimĂ© que leurs conversations racontent Ă la fois la vie simple, de tous les jours, mais aussi l'Ă©croulement de tout un pays et les consĂ©quences de cette situation sur leurs vies.Â
C'était désespérant pour moi en août 2021 d'observer ce qui se passait alors dans mon pays, de suivre les nouvelles, d'entendre les récits des amis restés là -bas. Comment dessiner cette histoire en étant fidèle à la tragédie ? Je me suis laissée porter par la force du son, des voix, du témoignage documentaire, et le travail de composition s’est imposé à moi de manière naturelle, la fluidité est devenue comme une façon de respirer, un outil pour dessiner.
INSIDE KABOULÂ
un film rĂ©alisĂ© par Caroline Gillet et Denis WalgenwitzÂ
Avec la collaboration Marwa et RahaÂ
d’après un podcast original France InterÂ
Auteure graphique Kubra KhademiÂ
Directeur artistique Luciano LepinayÂ
RĂ©alisĂ© par Caroline Gillet et Denis WalgenwitzÂ
Musique originale ThĂ©o BoulengerÂ
Produit par Estelle Fialon (Les Films du Poisson) et Matthieu LiĂ©geois (TCHACK)Â
Production exécutive Annie Ohayon-Dekel, Monica Hellström (Ström Pictures)